Danses, dansons dansez !

Danses, dansons dansez !

Rudolf Noureev

Rudolf Noureev raconte dans son autobiographie sa naissance romantique : il naît le  en Union soviétique au cours d'un voyage en train, peu avant Irkoutsk vers Vladivostok, de Farida (née à Kazan) et Hamet Noureev (né dans un village près d'Oufa).

 

Rudolf Noureev est le benjamin d'une fratrie où il naît après trois sœurs : l'aînée, Rosa qui a dix ans de plus que Rudolf, Lilia qui a cinq ans de plus et qui est sourde, et Razida qui a trois ans de plus.

Il ne garde aucun souvenir de son père dans son enfance car ce dernier est mobilisé, au moment de l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, en 1941, lorsque Noureev n'a que trois ans. Il ne le reverra pas avant 1946, cela explique en partie leur relation père-fils conflictuelle.

 

Oufa possède un théâtre de bon niveau et dès son plus jeune âge, Rudolf Noureev est passionné de musique. Il a une révélation au soir du Nouvel An de 1945 : il assiste à un ballet patriotique intitulé Le Chant des cigognes avec la danseuse étoile Zaïtouna Nazretdinova. Il a trouvé sa vocation et commence la danse la même année, à l'âge de sept ans.

Il commence à danser des danses folkloriques à l'école dans des groupes amateurs et avec les Pionniers. Puis on le recommande à Anna Oudeltsova qui, au bout de dix-huit mois, l'oriente vers Elena Vaïtovitch.

Toutes deux lui font comprendre que la danse n'est pas seulement une affaire de technique. Voyant son potentiel, elles lui suggèrent de continuer sa formation à l'Académie de ballet Vaganova à Saint-Pétersbourg, considérée par elles comme la meilleure école au monde21.

En 1953, à l'âge de 15 ans, Rudolf Noureev commence à faire de la figuration dans les spectacles du théâtre de la ville.

Pour cela, il est un peu payé, ce qui lui permet de faire ses classes avec la compagnie. Progressant assez vite, il intègre la troupe de ballet.

La compagnie est invitée pour une tournée de dix jours à Moscou. Mais il se blesse durant une représentation.

Rudolf Noureev se remet pour passer une audition à l'école de danse du Bolchoï de Moscou où il est accepté.

Mais il n'y entre pas, il refuse aussi de rejoindre la troupe à Oufa qui lui offre un contrat à plein temps.

 

Rudolf Noureev préfère passer l'audition pour intégrer l'Académie de ballet Vaganova à Saint-Pétersbourg.

Après avoir suivi onze ans de cours de danse, notamment en danse folklorique, à Oufa, sa ville natale, il entre à l'Académie de ballet Vaganova à Saint-Pétersbourg en sixième de huit divisions, en 1955 à l'âge de 17 ans.

Rudolf Noureev y est accepté avec le commentaire suivant : « Soit vous serez un danseur extraordinaire, soit le modèle des ratés, et plus probablement le modèle des ratés ».

Il passe trois années à l'Académie liée au ballet du Mariinsky de Saint-Pétersbourg - appelé alors le Kirov de Leningrad.

En deuxième année, il est promu en huitième division, la classe terminale.

En troisième année, Rudolf Noureev redouble la classe terminale.

Il garde sa spontanéité et son acharnement au travail.

Diplômé de l'Académie de ballet Vaganova, Rudolf Noureev intègre le ballet du Mariinsky en 1958, il passera 3 ans au Mariinsky.

 

Lors d'une tournée du Mariinsky à Paris, le 16 juin 1961, Noureev ulcère les autorités soviétiques par ses frasques, écumant les nuits parisiennes après les représentations. Sommé de rentrer à Moscou - alors que le ballet part pour Londres - il se jette vers deux policiers français à l'aéroport du Bourget et dépose une demande d'asile.

Avec l'aide de Pierre Lacotte et de leur amie commune Clara Saint, alors en deuil de son fiancé, l'un des deux fils d'André Malraux, il parvient à fausser compagnie à ses gardes du KGB, et demande finalement l'asile politique à la France.

Suite à sa fuite, Noureev est engagé pour jouer avec Nina Vyroubova dans La belle au bois dormant. Ils se brouilleront durant 5 ans après qu'il a ajouté quelques mesures au dernier solo de Vyroubova.

 

 

 

Rudolf Noureev accompagne Maria Tallchief à Copenhague où il fait la connaissance du danseur danois Erik Bruhn, qu'il admirait beaucoup pour l'avoir vu dans un film d'amateur. Ils entretiendront une relation amoureuse qui ne cessera qu'à la mort de Bruhn en 1986.

 

À partir de 1962, Rudolf Noureev danse pendant plusieurs années au Royal BalletCovent Garden, à Londres.

Étoile du Royal Ballet, Margot Fonteyn alors âgée de 42 ans, deviendra sa plus belle partenaire. Tous les deux vont former le couple le plus célèbre de l'univers de la danse classique. Ils entretiendront des relations amicales étroites pendant les trente années qui suivront.

Margot Fonteyn et Rudolf Noureev interprètent pour la première fois ensemble Giselle le 21 février 1962. Lorsque le rideau tombe ce soir-là, le public est tellement stupéfait qu’il y a un silence de quelques instants avant que les applaudissements retentissent, suivis de 23 rappels.

 

1962 Nureyev and Margot.jpg

 

 

 

Il est le monstre sacré qui déplace les foules à la manière d'une rock star, personnage au destin rocambolesque.

Rudolf Noureev se produit sur la scène de toutes les grandes compagnies internationales. Il touche 7,9 millions de dollars par an, le plus gros cachet qu'un danseur a jamais reçu.

En 1977, on lui propose le poste du directeur du Royal Ballet. Rudolf Noureev refuse cette offre préférant encore poursuivre sa carrière de danseur étoile.

Dans les années 1980, Rudolf Noureev danse régulièrement à l'Opéra de Paris.

Il est nommé directeur du ballet de l'Opéra national de Paris à compter du 1er septembre 1983 par Jack Lang, alors ministre de la Culture.

Ses premières années en tant que directeur soulèvent des critiques jusqu'au sein de l'Opéra.

Rudolf Noureev rend le ballet de l'Opéra de Paris plus sexy et connu internationalement.

Il fait entrer un grand nombre de chorégraphes à l'Opéra de Paris comme William Forsythe (chorégraphe) et Maguy Marin.

Rudolf Noureev exerce le poste du directeur jusqu'en 1989.

 

En 1984, alors que Rudolf Noureev perd beaucoup de poids et qu'il est victime d'une fièvre persistante, il effectue des examens médicaux et découvre qu'il est atteint du VIH (SIDA).

En 1988, lors de la représentation de La Sylphide de Bournonville Flemming Flindt à La Scala, les premières voix critiques, les doutes et les ragots autour de la forme de plus en plus décevante du danseur se font entendre.

Pendant de nombreuses années, il nie le fait ; lorsque, vers 1990, il devient malade de façon évidente, il combat courageusement sa maladie sans cesser de danser. Il essaie plusieurs traitements expérimentaux qui ne ralentissent pas la dégénérescence inéluctable de son corps. Il apparaît amaigri et a de plus en plus de mal à se déplacer.

Il doit cependant affronter la réalité. À cette époque, son courage suscite l'admiration de beaucoup de ses détracteurs. Sa déchéance physique le fait souffrir, mais il continue à se battre en se montrant en public. Au cours de sa dernière apparition publique, le 8 octobre 1992, pour la première de sa production de La Bayadère au palais Garnier d'après Marius Petipa, le public lui fait une ovation debout.

Rudolf Noureev s'éteint dans une clinique de Levallois-Perret trois mois plus tard, le 6 janvier 1993, à l'âge de 54 ans. Il est enterré au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, dans l'Essonne. Entièrement revêtu de mosaïque, son tombeau se présente sous la forme d'un kilim (somptueux tapis qui retombe de chaque côté de la pierre en plis chatoyants) recouvrant les malles de l'errance. Il est l'œuvre d'Ezio Frigerio, décorateur qui a souvent collaboré avec Noureev. Il s'agit d'une des rares tombes non orthodoxe du cimetière.

 



28/07/2018
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