Le style Bournonville
Contrairement à la tendance du ballet romantique de l'époque, Bournonville ne place pas la danse masculine en retrait de la danse féminine, mais il confère au danseur une importance équivalente à la ballerine. Il reste fidèle à la grâce, à la légèreté et au lié des mouvements du style français, qu’il enseignera sa vie durant et qui lui survit à Copenhague. Ces qualités imprègnent toute sa production. Le mouvement s’inscrit dans un flux jamais interrompu où le phrasé est essentiel : chaque pas doit être exécuté selon sa valeur, qu’il soit petit ou grand ; dans l’épaulement, la tête suit en finesse, la direction de la jambe qui bouge. Si l’élévation et la batterie sont très présentes (entrechats, brisés, etc..), l’exécution doit en rester élégante, sans effet de virtuosité. Dépourvus de portés, les pas de deux privilégient le jeu entre les danseurs. De même que les soli et les ensembles, ils interviennent naturellement, selon les besoins de l’histoire.
Bournonville s’affirme dans sa dramaturgie et dans ses idées, proposant des ballets pantomimes où s’épanouit un romantisme optimiste.
Ses ballets se situent en général dans des pays étrangers : Italie (Napoli et "La fête des fleurs à Genzano" - l'Espagne "le Toréador" et "La Ventana" ; La Novège "Le Mariage à Hardanger" ; la Russie "de la Sibérie à Moscou" etc... voire des pays plus exotiques comme son ballet "Abdallah".
Il a écrit des ballets dans le genre merveilleux ou pittoresque ; dans le "Conservatoire", il se souvient de ses années de jeunesse à Paris. Dans "le corps des volontaires du roi à Amager" il évoque son enfance à Copenhague tandis qu'il donne libre cours à sa fantaisie dans "Loin du Danemark" qui se déroule en Argentine où mouille une frégate danoise.
Dans ses ballets romantiques : deux mondes se côtoient : un monde réel et un monde surnaturel où les sylphides parcourent les airs, où les naïades tendent des pièges sous les eaux.
Aucune compagnie ne possède autant de ballets de la période romantique que le ballet danois.
A l’exemple des librettistes et chorégraphes de l’époque romantique, il affectionne la veine exotique, et nombre de ses ballets ont pour cadre un pays étranger. :