Danses, dansons dansez !

La table verte -

Inspiré par une danse macabre médiévale et fortement influencé par le climat d'après-guerre, ce ballet reste célèbre pour son engagement politique et son plaidoyer pacifiste. Kurt Jooss y dénonce en effet les horreurs de la guerre, ses méfaits et ses conséquences, à travers le destin de divers personnages (hommes politiques, vieux soldats désabusés et jeunes recrues idéalistes, femmes ou profiteurs de guerre) à la merci de la Mort, personnalité complexe et centrale.

L'histoire : Autour d'un tapis vert, des négociations, des diplomates sont réunis et discutent d'une manière polie. Mais le ton monte bientôt. On parle de la paix et c'est la guerre qui éclate, chacun sort son arme et les deux clans se tirent dessus. Alors voilà la guerre avec la mort qui rôde partout, ses soldats, ses séparations déchirantes, ses blessés, ses déserteurs, le retour des rescapés.
Il y a une nouvelle conférence de la paix, autour de la même table verte, mais on sent bien que tout peut recommencer d'un instant à l'autre.

Il se compose de huit tableaux :

- Les Hommes en noir, réunis autour de la fameuse table verte.

- Les Adieux

- La Guerre

- Les Réfugiés

- La Partisane

- La Maison close

- Les Effets désastreux

- Les Hommes en noir ; retour autour de la table verte.

À noter que Kurt Joos a chorégraphié cette saisissante prise de position anti-guerre tout juste un an avant qu'Adolf Hitler ne devienne chancelier en Allemagne. Sous-titré : ballet expressioniste (danse de la mort) malgré son caractère dramatique, ce ballet eu un grand succès public. Il ouvre des horizons nouveaux vers d'autres modes d'expression chorégraphiques, plus proches du théâtre (et là ne rejoignons-nous pas mon cher Béjart ??)

Cette œuvre remporta le premier prix des Archives Internationales de la Danse en 1932 (compétition créée par Rolf de Maré, le "fondateur" des Ballets suédois).

1: Les hommes en noir