Danses, dansons dansez !

Danses, dansons dansez !

Se tenir sur le bout des pieds ...

C'est vrai que lorsqu'on parle des "pointes" on pense tout de suite à Marie Taglioni - certes, elle les utilisa et même fut la première à les mettre "en service" ;  l'apanage de la ballerine romantique, effleurant à peine la scène du bout de son petit chausson ; mais qui en fut "l'inventeur" ?
Si nous regardons les dessins du premier quart du XIXe s. nous en voyons beaucoup qui représentent des danseuses sur les pointes de leurs chaussons. L'un des plus anciens est celui de Marie Caro (1801) mais ce n'est qu'un dessin et peut-on se fier au crayon de l'artiste qui donne à sa figure des positions quelquefois invraissemblables  = complet déséquilibre !!
Il semble que ce soit Marie Gosselin en 1815 environ qui ait atteint la perfection d'après un commentaire dans le journal des débats "l'étonnante flexibilité de ses membres et la puissance musculaire lui permettent de rester suspendue pendant une minute sur l'extrémité de ses pieds".
Mais en Russie à St Petersbourg, une illustre étoile chantée par Pouchkine, "s'envolait comme un duvet sous le souffle d'Eole", c'était Advotia Istomina dont la carrière débute en 1815, et dont on disait qu'elle dansait sur le bout de l'orteil ! on ne savait pas encore donner de nom à cette position nouvelle des pieds. Les chaussons à
bout renforcés n'étaient pas encore inventés et faire des "pointes" avec des chaussons souples était un tour de force sans préparation musculaire adéquate en plus.

Aucune modification notable n'a été apportée à son chausson de satin (qui ne pèse encore qu'une quarantaine de grammes) dont seul le boût et les côtés ont été rebrodés pour les rigidifier et qu'elle garnit simplement de coton, ce qui signifie que la position sur pointe ne pouvait, dès lors, être que très brève en raison du support inefficace de la semelle : Si la pointe, en effet, donne l'impression que le poids du corps se porte sur l'extrémité du pied, l'appui se fait en réalité sur la cambrure qui doit être soutenue pour que le corps puisse s'aligner verticalement. Dans le cas contraire toute stabilité est impossible et, pour Marie Taglioni (1804-1884) et ses consoeurs, seuls relevés, piqués et pirouettes simples étaient réalisables car il était techniquement inconcevable de penser pouvoir effectuer dans ces conditions des équilibres ou des pirouettes multiples. 

 



06/05/2008
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