Danses, dansons dansez !

Danses, dansons dansez !

Paul Taylor - un bûcheron mais la grâce !

Paul Belleville Taylor est un danseur et chorégraphe américain né à Wilkinsburg (Comté d'Allegheny, Pennsylvanie) le 29 juillet 1930.

Il suit des cours de peinture à l'Université de Syracuse et poursuit à la Juilliard School en musique et en danse, puis avec Martha Graham, Doris Humphrey, José Limón et Charles Weidman. Il travaille dans les compagnies de Merce Cunningham, George Balanchine et Martha Graham, pour laquelle il crée plusieurs rôles importants.

Il crée sa propre compagnie en 1954 et présente d'abord des œuvres formalistes et abstraites, dans la mouvance postmoderne, en collaboration avec John Cage.

La danse de Paul Taylor est à son image : puissante, joviale et pourtant subtile comme un bûcheron canadien,auquel il ressemble, qui aurait pris les finesses du genre classique.
C'est ancien danseur de la compagnie Martha Graham où il entre en 1955 et où il restera jusqu'en 1961, dansant de les rôles d'Hercule (création) dans "Alceste", celui de Thésée dans "Phèdre". Balanchine lui compose aussi un rôle dans "Episodes", ballet co-signé avec Martha Graham. Il côtoie tous les grands danseurs et chorégraphes et danse avec tous les grands noms de la modern dance (Cunningham, Anna Sokolov, Doris Humphrey et Charles Weidmann, Jerome Robbins). Il y interprète les grandes pièces de Martha Graham comme "diversion of angels" 1955 "Night Journey" et surtout la plus étonnante expérience avec "Episodes" 1959 qui devient une pièce quasiment mythique.
 Il créé sa compagnie en 1954 - "Duet" en 1957 est une chorégraphie immobile sur 4'33" (silencieux) de John Cage. Il appartient alors à ce qu'on nomme la danse néo-dada (dadaisme ??) mais cela cadre mal avec Paul Taylor qui aime les développements harmonieusement géométriques comme dans "Auréoles" 1962 où il associe mouvements d'ensemble enthousiasmants et humour.
On retient souvent de Paul Taylor les gags intarissables de "Peace Period" ou de "Sports and folies" mais aussi le rayonnement apollinien dans "Esplanade" ou "Auréole", l'angoisse latente de "Churchyard" ou "Dust".. trois facettes d'un talentueux chorégraphe qui ne cesse de surprendre.
Ce grand gars au corps taillé dans le granit a pourtant tracé les lignes évanescentes, aériennes du ballet Auréole, cet être timide et réservé, au visage demeuré innocent, qui a jeté sur scène sa fantaisie assassine : sa version très personnelle du "Sacre du printemps" par exemple. Ce géant que l'on verrait empoigner l'existence sans réserve, mais qui s'isole dans sa retraite de silence au fond d'un petit jardin provincial et qui répugne à suivre au loin sa compagnie lors des tournées. "Je déteste voyager, la compagnie est comme  une machine, elle tourne seule, les danseurs sont très disciplinés, les chorégraphies demeurent dans de bonnes mains".
Un homme que sa carrière devait nécessairement projeter dans la vie impétueuse des théatres, qui se trouvant plus à l'aise dans la réflexion et la sérénité a eu la constance de ne pas sacrifier à une vaine agitation, de suivre les exigences de sa nature profonde.



12/05/2008
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