Natalia Bessmertnova - la grâce pure -
Une autre danseuse qui me tient à coeur - Natalia Bessmertnova !
Descendante du poète Pouchkine elle tient de lui la finesse de ses mains, le côté oriental du visage et les magnifiques grands yeux noirs.
Née à Moscou en 1941, elle commença la danse à 7 ans et passa brillamment son examen de sortie en 1961 devant un jury dirigé par Galina Oulanova (ah, celle-là aussi c'est une de mes danseuses préférées). La fragile jeune danseuse fut remarquée : ses 48 fouttés exécutés sans faillir, sa traversée de l'immense scène du Bolchoï en une série de grands jetés firent sensation. Une nouvelle étoile était née. On lui reprocha pourtant un manque de virtuosité et de rigueur classique. Cela reste peut-être mais cette liberté qu'elle prend fait aussi partie de son style et de sa personnalité. Elle fut une Giselle pleine de passion. Son interprétation est très personnelle, très dramatique. Dès le début du ballet on nourrit déjà des craintes pour cette fragile enfant dévorée par la passion de la danse. Tout prédestinait Natalia à ce rôle, ses grands yeux sombes expressifs, ses longs cheveux noirs, sa fine silhouette, allégée encore par la blancheur du tulle dans ses envols.
Après lui avoir confié le répertoire romantique, on lui offrit la création de "Leili et Medjun" une légende orientale dans les style néo-classique. Là, elle personnifiait une princesse farouche et passionnée, un rôle qui lui convenait parfaitement.
Il est évident que la beauté mystérieuse et mélancolique de Natalia convient mieux au répertoire romantique et à ses rêveries qu'aux oeuvres faites de brio et séduction souriante. Mariée au danseur Youri Grigorovitch, elle dansa avec lui Spartacus. Dans Ivan le Terrible, elle incarna la lointaine princesse du moyen-âge, barbare et un peu farouche, tendre, slave jusqu'au bout de ses pointes.