Danses, dansons dansez !

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Les tutus courts

Dans les années 1960, la mode est aux tutus très courts, montés très hauts sur la hanche dont les volants sont bordés de crin pour les tenir rigides. Ils dégagent la "trousse" (fond de culotte si on peut dire) ce qui n'est pas très heureux. La mode évolue, "ainsi lorsque Tamara Tourmanova fut invitée à l'Opéra, ses tenues de répétition étaient pour nous un enchantement sans cesse renouvelé. Elle était toujours impeccablement juponnée, coiffée et maquillée. Sa mère lui confectionnait des jupons de teintes pastel du plus ravissant effet. C'est de cette époque que date le rallongement de nos tutus, réduits à la plus simple expression d'une culotte à volants !!"

 



Les tutus défilent toujours sur les scènes sous toutes les formes : longs, mi-longs, courts, galettes à cerclettes, à plateaux, plongeants, houpettes .... Ce costume permet aux danseuses classiques bien des variations sur la technique, le rêve, le confort, et l'image de soi. Il demande un corps parfait : jambes longues, buste fin, hanches plates ; chacune a ses recettes pour combiner avec la costumière d'infinies modifications qui apporteront à sa silhouette les proportions désirées. Les danseuses sont unanimes : se sentir belle, se sentir libre dans son tutu et entrer en scène est un immense plaisir. Chacune se souvient avec émotion de son premier rôle en tutu. Mais très peu sont ceux qui songent au nombre d'heures de travail que sa réalisation aura demandé : 20 heures environ pour le seul juponnage d'un tutu plateau...

 

Le tutu plateau :
L'idée vient alors en France d'insérer dans ce premier tutu plateau un cerceau métallique, rigidifiant la structure qui donnera naissance à une autre version du genre: le tutu à cerclette. 

      Les tissus utilisés au XIXème siècle étaient aux tout débuts de couleur blanche ou blanc cassé et ce n'est qu'un peu plus tard qu'apparurent les tutus de couleur. Mais dans tous les cas les jupons obligatoirement fins et légers et, devant surtout laisser passer la lumière, sont faits de gaze, mousseline, organdi, organza, tarlatane, voile, ou tulle.
Une tradition voulait au siècle dernier que les danseuses du corps de ballet ne portent que du tulle de coton alors que les danseuses étoiles avaient droit à du tulle de soie... Cette coutume ne s'est pas perdue au fil du temps et perdure encore de nos jours où les tutus des étoiles sont faits de mousseline tandis que ceux des autres ballerines sont en organza.
Le jupon d'un tutu plateau comporte de 9 à 13 volants dont les dimensions s'échelonnent entre 5 et 41 centimètres de large et 4 et 9 mètres d'ampleur.
    Ceux-ci sont froncés très régulièrement et montés, du plus petit au plus grand, sur la trousse au niveau des hanches (un tutu n'est jamais monté à la taille, ce qui alourdirait la silhouette).
     Puis on procède alors au baguage, qui consiste à relier les volants entre eux par des coutures afin de rigidifier l'ensemble pour qu'il supporte le poids du dernier volant sans plier. Pour les tutus à cerclette on glisse à ce moment là une cerclette entre les volants dont ceux du dessous sont, d'ailleurs, faits de textiles plus rigides et très souvent bordés de crin, alors que le dernier est toujours coupé dans un tissu plus léger, et orné plus ou moins richement selon le rôle de la danseuse.
     Bien qu'il puisse être laissé libre cet ensemble est généralement fixé au bustier, souvent rigidifié par des baleines, lui-même constitué d'un assemblage de plusieurs pièces de satin ou de soie, textiles supplantés de nos jours par les tissus synthétiques, Nylon puis Lycra.
     Cette dernière opération ne va pas sans de soigneux essayages car un tutu réussi se doit d'aller comme un gant et ne révéler aucun faux pli comme en témoignent les véritables chefs d'oeuvre que des ouvriers au talent exceptionnel réalisent dans l'ombre des ateliers à la gloire de la danse.

Certains tutus ont eu des concepteurs de renom tel le "tutu houppette" (Powder puff) que créa pour George Balanchine la célèbre costumière d'origine russe Barbara Karinska (1886-1983).
    Le chorégraphe aimait réunir sur scène un grand nombre de danseuses dont le tutu plateau porté dans ces conditions révélait un défaut très génant, la cerclette le faisant osciller au moindre frôlement.
    Barbara Karinska résolut alors ingénieusement le problème en créant son "tutu houppette": avec une jupe plus courte faite de 6 ou 7 volants décalés d'1centimètre environ, et d'apparence plus vaporeuse que le tutu plateau. Celui-ci apparut pour la première fois en 1947 dans le ballet Symphonie en Ut et fit dire plus tard à Balanchine:
    "J'attribue à Karinska 50% du succès de mes ballets dont elle a créé les costumes".


 



10/05/2008
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